« J’ai passé les 45 dernières années de ma vie à l’étranger ». C’est avec le recul de ses expériences internationales que Jean-Jacques Annaud est venu parler de la French Touch dans le cinéma. Le réalisateur exprime sa passion pour la France : « j’ai réalisé tous mes films avec un cœur français ». Il raconte notamment son admiration pour le patrimoine français qui a inspiré nombre de ses films comme Au nom de la rose ou son dernier long-métrage, Notre-Dame brûle, produit par Jérôme Seydoux, le président du groupe Pathé.
« En 1907 la France produisait 87% du cinéma mondial »
Sa première ambition en tant que réalisateur a été de ne pas se cantonner à un cinéma qui soit destiné uniquement aux Français. « Il était insupportable que seuls les films anglosaxons aient accès aux salles internationales », raconte le réalisateur. Il s’indigne de voir que le cinéma français peine toujours à se faire une place sur la scène internationale. « En 1907 la France produisait 87% du cinéma mondial, le monde entier regardait les films français. Aujourd’hui, lorsque les Américains vendent mille films les Français n’en vendent qu’un ».
Dans un monde où le cinéma américain domine le marché, la première clé pour s’exporter est de jouer sur notre identité française. « Pour Le Nom de la Rose, c’est la French Touch, le fait que je sois français, qui a convaincu Umberto Eco, l’écrivain du livre original et grand admirateur de la France. », explique Jean-Jacques Annaud. Il raconte avoir reçu un accueil chaleureux aux Etats-Unis grâce à sa nationalité, « les Américains sont prêts à nous payer très cher ». Il faut cependant respecter certains dictats du cinéma américain comme la maîtrise parfaite de l’anglais. « Si les acteurs ne parlent pas anglais ils ne peuvent pas faire de promotion et les films sous-titrés se retrouvent dans les petites salles », dénonce le réalisateur.
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