Jean-Yves Reuzeu [Le Castor Astral] : « La poésie retrouve un nouveau souffle »
Du 12 au 28 mars s’est déroulé la 23e édition du Printemps des Poètes, un événement qui démocratise la poésie au travers de lectures publiques et de manifestations diverses. Jean-Yves Reuzeau, cofondateur de la maison d’édition Le Castor Astral, nous éclaire sur les poètes d’aujourd’hui. « La poésie représente 1 % du marché du livre dans l’Hexagone. Cela peut paraître peu, mais c’est pourtant un secteur en pleine expansion », affirme Jean-Yves Reuzeau, cofondateur et directeur littéraire de la maison d’édition Le Castor Astral. À…
Du 12 au 28 mars s’est déroulé la 23e édition du Printemps des Poètes, un événement qui démocratise la poésie au travers de lectures publiques et de manifestations diverses. Jean-Yves Reuzeau, cofondateur de la maison d’édition Le Castor Astral, nous éclaire sur les poètes d’aujourd’hui.
« La poésie représente 1 % du marché du livre dans l’Hexagone. Cela peut paraître peu, mais c’est pourtant un secteur en pleine expansion », affirme Jean-Yves Reuzeau, cofondateur et directeur littéraire de la maison d’édition Le Castor Astral. À l’occasion de la fin du Printemps des Poètes, événement organisé depuis 1999 dans la plupart des pays francophones, nous sommes allés à la rencontre de la maison d’édition Le Castor Astral pour faire le bilan de sa 23e édition, ainsi qu’un état des lieux du marché de la poésie en France.
Quel est votre bilan du Printemps des Poètes 2022 ?
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Jean-Yves Reuzeau : Le bilan est très positif. Au-delà des événements organisés un peu partout dans l’Hexagone, cela est également dû, par exemple, à l’anthologie que nous publions chaque année avec le Printemps des Poètes. Depuis quatre ans, ce livre réunit une centaine de poètes francophones et, à chacune de ses éditions, il trouve un public de plus en plus large. Cette anthologie se présente comme le bilan de l’année en poésie. Elle ne réunit que des auteurs vivants (à l’exception des grands disparus durant ces douze mois), avec une très grande majorité de textes inédits.
Le résultat est positif car le Printemps des Poètes a pu bénéficier d’une médiatisation inédite par rapport aux autres années. La Grande Libraire (le magazine littéraire de France 5) et Canal+ (émission Caractères) ont ainsi consacré des émissions entières à la poésie. Abdellatif Laâbi s’est notamment fait remarquer dans les deux émissions, et son livre La poésie est invincible remporte un étonnant succès.
Quel est le poids d’événements comme le Printemps des Poètes ?
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JYR : Les retombées des actions du Printemps des Poètes sont importantes et contribuent à la démocratisation de la poésie. Il ne faut surtout pas négliger cet impact. Les libraires prennent de plus en plus conscience que les livres de poésie possèdent un public fidèle et croissant. Les nombreuses lectures publiques organisées permettent de toucher un lectorat parfois peu habitué à la poésie.
Qui sont les lecteurs de poésie en 2022 ?
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JYR : Le public amateur du genre semble rajeunir depuis quelques années. Une nouvelle génération de poètes s’affirme, s’exposant dans des lectures publiques et communiquant efficacement sur les réseaux sociaux. Au Castor Astral, nous accompagnons Cécile Coulon, une jeune romancière très suivie sur les réseaux, qui a réussi à vendre son premier recueil à 25 000 exemplaires. Un phénomène encore rare en poésie, même si de nouveaux talents féminins comme Rim Battal, Mélanie Leblanc, Maud Joiret, ou encore Sandra Lillo rencontrent un public croissant.
Comment communique-t-on sur la poésie aujourd’hui ?
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JYR : La majeure partie de notre communication s’effectue sur les réseaux sociaux. Soit directement, soit par le biais des auteurs et de sites spécialisés. Nous essayons aussi de communiquer dans les librairies en contribuant à faire développer des rayons dédiés à la poésie. Depuis cinq ans environ, ce genre littéraire trouve un nouveau souffle. C’est aussi grâce à des événements comme le Printemps des Poètes et le Marché de la poésie (qui draîne 50 000 personnes chaque mois de juin, place Saint-Sulpice, à Paris) que les lecteurs peuvent prêter de plus en plus d’attention à cet art.
Crédit photo ©Léna Tritscher
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