De l’Opéra de Paris aux marches de Cannes, le parcours de Marc-Benoit Créancier, fondateur d’Easy Tiger
Marc-Benoît Créancier est producteur de cinéma. Diplômé en 2010 de la FEMIS, il crée dans la foulée sa propre société de production, Easy Tiger, et remporte, en 2016, la Caméra d’Or au festival de Cannes avec le film Divines. En quelques années, cet ancien danseur de l’Opéra de Paris a réussi à se faire une place dans un secteur ultra-concurrentiel.
Marc-Benoît a toujours été fasciné par le cinéma. Mais avant de toucher du doigt son rêve, il a connu quelques détours. Danseur à l’Opéra de Paris, bagagiste à l’hôtel Coste pour financer ses études à la FEMIS, acteur et réalisateur apprenti… Autant d’expériences qui ont forgé chez lui le goût de l’effort et de la rigueur. « Il faut un peu de sacrifice pour que le résultat ait de la valeur » lance-t-il.
Étudiant à l’Université Paris-Nanterre en cinéma, il enchaîne les stages et comprend que le métier avec lequel il est finalement le plus en phase est celui de producteur. Un métier de l'ombre souvent réduit à son seul aspect financier. Déterminé, Marc-Benoît intègre la FEMIS et produit dans le cadre d’un stage, au sein de la société de production Dharamsala, son premier court- métrage. C’est gratuit pour les filles, réalisé par Claire Burger et de Marie Amachoukeli, a d’ailleurs reçu le César du Meilleur court-métrage en 2010. « Ce premier succès m’a conforté dans le fait que je pouvais avoir confiance en mon regard et me dire que si je pouvais le faire pour quelqu’un d’autre, je pouvais aussi le faire pour moi. », confie-t-il.
Des courts au longs métrages
Son diplôme en poche en 2010, il crée Easy Tiger et démarre par la production de court-métrages. Son objectif : constituer une galerie de talents en espérant que ces derniers aient suffisamment de potentiel pour passer au long. Avant de croire en une histoire, Marc-Benoît croit aux rencontres, à la vision et à la nécessité d’une personne à prendre une caméra. « Il faut avoir l’esprit joueur et pour gagner une fois il faut avoir misé deux ou trois fois à côté. »
En 2016, après avoir produit un court-métrage réalisé par Houda Benyamina, il mise juste en produisant son premier long métrage qui remporte la Caméra d’or au festival de Cannes et le César du meilleur premier film. Marc-Benoît passe alors dans la cour des grands et se crédibilise auprès des agents, des financiers... Il profite de cette fraîche notoriété et produit de nouveaux longs métrages dont Les Magnétiques de Vincent Cardona. Le succès est de nouveau au rendez-vous avec une sélection à la Quinzaine des réalisateurs à Cannes en 2021 et le César du meilleur premier film en 2022.
Aujourd’hui, Marc-Benoît dégage une force tranquille derrière laquelle ses équipes s’appuient pour cheminer, créer et bâtir des films qui proposent une nouvelle vision et provoquent, si la magie opère, une émotion.