@Aigle

Un été pluvieux, un festival boueux ? Loin d’être réservées aux vacances à la mer ou en forêt, vos fameuses bottes en caoutchouc sont finalement un indispensable de vos promenades mouillées et ont bel et bien leur place hors du placard en toutes saisons, et dans toutes les régions. Sautons à pieds joints dans la première flaque venue, et cessons les préjugés sur les bottes de pluie ! La French Touch vous raconte l’histoire de l’iconique paire de bottes Aigle.

A l’origine des bottes Aigles, une invention révolutionnaire

On ne le dira sans doute jamais assez : la mode c’est aussi une histoire d’innovation. Pour la botte Aigle, tout commence avec la découverte de Charles Goodyear (1800 – 1860), chimiste américain. C’est lui qui, en 1840, invente la vulcanisation, un procédé chimique qui consiste à chauffer du caoutchouc (une gomme tirée de la sève de l’hévéa) avec du soufre et d’autres additifs, ce qui le rend plus dur, plus élastique, résistant à l’usure et aux variations de températures, malléable, étanche. Cette invention révolutionne l’industrie du caoutchouc et marque le début de son utilisation pour de multiples applications : aéronautique, automobile, équipements de sport, confection de vêtements, de chaussures… dont, bien entendu, la production de bottes en caoutchouc !

C’est donc à la suite de cette découverte que Hiram Hutchinson (1808 – 1898), entrepreneur américain vivant en France, décide, en pleine révolution industrielle, de fonder la marque « A l’Aigle », en hommage à l’aigle américain, en 1853. Il rachète le brevet de vulcanisation la même année, et l’aventure industrielle commence par l’implantation d’une usine de production de bottes en caoutchouc à Châlette-sur-Loing, près de Montargis, dans le Loiret.

Aigle, un ancrage territorial et une renommée internationale

En 1967, l’usine de production initialement installée à Chalette-sur-Loing déménage à Ingrandes, dans la Vienne. Le modèle « Bison » est le premier à être fabriqué par les maîtres bottiers dans cette usine. C’est loin d’être le seul modèle emblématique de la marque : à l’occasion des Jeux olympiques de Munich, Aigle crée la « Régate », célèbre botte bleue aux deux bandes blanches.

Au fil de son histoire, Aigle a su conquérir un large public et exporter son savoir-faire hors de l’hexagone. La marque compte aujourd’hui 370 boutiques, dans plus de 20 pays.

Bottes Aigle modèle Régate @ Stiletto

Comment sont fabriquées les bottes Aigle ?

La fabrication des bottes Aigle combine savoir-faire artisanal des maîtres bottiers et technologie moderne. Pas moins de 60 étapes de fabrication sont nécessaires. Dans un premier temps, le caoutchouc naturel arrive en blocs brut et est mélangé à des matières et produits, dont de l’argile et des colorants. Le mélange obtenu est ensuite malaxé et aplati entre des cylindres. Cela forme des feuilles de caoutchouc, qui sont ensuite découpées et assemblées manuellement sur une base métallique pour créer la forme de la botte. C’est ici que le processus de vulcanisation intervient : les bottes sont mises sur des chevalets et placées dans de grands fours, puis chauffées pour homogénéiser les matières et les pièces entre elles. C’est cette étape qui leur confère leur étanchéité, leur résistance, leur souplesse. Enfin, les bottes sont contrôlées, emballées et livrées.

Aigle, une marque qui se réinvente saison après saison

En 2023, Aigle a fêté ses 170 ans. Comment se réinventer saison après saison ? Depuis son implantation dans le Loiret, la marque s’est agrandie, développée, diversifiée. Fin 2020, Aigle fait le choix de la relocalisation et de la fabrication française, participant à la réindustrialisation de la France. Elle prend aussi le tournant du développement durable et devient, en 2021, la première grande marque de mode à devenir entreprise à mission, en misant notamment sur l’éco-conception. Cela se traduit par l’utilisation de matières recyclées, l’utilisation de caoutchouc naturel plus eco-friendly, la décarbonation des usines, la sélection de fournisseurs plus respectueux de normes écologiques, la mise en place de points de collecte d’habits usagés pour les recycler… des actions qui doivent lui permettre de réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 46% d’ici à 2030. La marque a également développé son offre dédiée à la seconde main, permettant à sa clientèle de redonner une seconde jeunesse à ses bottes en les revendant, ou d’acquérir une paire déjà portée (cette offre dédiée à la seconde main concerne également le prêt-à-porter).

Aigle se réinvente, et cela passe également par la remise au goût du jour de ces paires de bottes iconiques, à travers des collaborations inédites avec des artistes et des institutions culturelles, comme cette fameuse collection éco-conçue issue d’une collaboration inédite avec le Centre Pompidou, autour du génie créatif de Piet Mondrian, participant à rendre Aigle et ses paires de bottes un peu plus iconiques.

@ Boutique Centre Pompidou