Renforcer sa stratégie made in France : l’exemple de Degrenne
Degrenne, entreprise normande spécialiste des arts de la table depuis 1948, ferme ses usines en Asie et prend le tournant du made in France. Géraldine Hottier Fayon, présidente de l’entreprise, parle des enjeux derrière cette stratégie de relocalisation.
Couteuse mais prometteuse relocalisation pour Guy Degrenne. Sous l’impulsion de ses actionnaires Diversita et le groupe allemand Vorwerk, l’entreprise se repositionne sur le marché français, accompagnée par Géraldine Hottier Fayon qui a pris sa direction en septembre 2019. “Nous nourrissons des ambitions importantes sur l’augmentation du made in Europe et du made in France”, affirme la dirigeante.
Aujourd’hui, la maison Degrenne arbore le label Entreprise du Patrimoine Vivant qui la distingue comme une des sociétés emblématiques de l'excellence artisanale et industrielle française. Les savoir-faire d’exception de la marque sont ainsi davantage mis en avant et fièrement présentés lors des journées du Patrimoine. Degrenne apprend progressivement à valoriser son positionnement pour en faire une force et un argument de vente.
De Bangkok à Vire pour se rapprocher des acteurs locaux
En 2017, la fermeture de l’usine de couverts à Bangkok initie le rapatriement au sein du berceau normand. La stratégie de Degrenne vise à s’appuyer sur les outils de production français pour peu à peu y relocaliser l’ensemble de son activité. Les berceaux des savoir-faire d’exception que sont l’usine de Vire, pour l’orfèvrerie, et la manufacture de Limoges, pour la porcelaine, font alors l’objet de grands investissements pour rénover les bâtiments et acquérir de nouvelles machines.
En parallèle, la marque constitue un réseau d’artisans de référence, en Europe mais surtout en France, pour les produits qu’elle ne fabrique pas en interne. Alors que toute la production textile de Degrenne provenait de l’étranger, l’entreprise s’est rapprochée de spécialistes du textile dans les Vosges. “Depuis quelques mois, Degrenne propose à ses clients une toute nouvelle collection de coton et de lin entièrement fabriquée en France." déclare Géraldine Hottier Fayon. Dans cette dynamique de relocalisation, l'entreprise met un point d’honneur à arrêter correctement les accords qui l’unissent avec ses anciens fournisseurs. “Nous tenons à soigner cette transition”, soutient-elle.
Comment absorber les coûts de ce repositionnement de la production ? Pour Géraldine Hottier Fayon, rester ancré dans une réalité économique est primordial. “La stratégie made in France n’est pas un prétexte pour vendre à un prix exorbitant” ajoute-t-elle. Il convient de réfléchir à une manière de travailler les matières qui limite le gâchis au cours des différentes étapes de la production, de la logistique et du packaging.
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