[Replay WAFT] 4 initiatives pour réinventer le cinéma
Au cinéma, comme partout ailleurs, les attentes et les usages des consommateurs évoluent, accélérés par la crise sanitaire. Mais en conjuguant créativité et technologie, les acteurs historiques et nouveaux arrivants se mettent en ordre de marche pour réinventer l’expérience du cinéma.
250 000 emplois et 1% du PIB, c’est le poids du cinéma en France. Avec son parc de 2 000 salles et la production de plus de 300 films par an, l’Hexagone fait figure de champion européen du secteur. Mais entre les conséquences de la crise sanitaire et les changements d’usages, les acteurs du cinéma doivent redoubler de créativité pour donner envie au spectateur de retourner en salle. Dans ce contexte, La French Touch a réuni Aurélien Bosc, président des cinémas Pathé Gaumont, Elisha Karmitz, directeur général groupe MK2, Pierre Emmanuel Le Goff, fondateur de La vingt-cinquième heure, Mathieu Robinet, fondateur Tandem et Magali Valente, directrice du cinéma au centre national du cinéma et de l’image animée (CNC), sur la scène de We Are French Touch (WAFT), pour partager leur vision du cinéma de demain.
Inviter le direct dans les salles obscures
« Une salle doit être moderne. On se doit de proposer aux clients un spectacle fort et de créer l'événement », affirme Aurélien Bosc, président de cinéma Pathé Gaumont. Avec sa filiale Pathé live, le groupe s’est imposé comme le pionnier de la diffusion d'événements culturels au cinéma. Des pièces de la Comédie française aux concerts de Kpop, Pathé live propose depuis 2008 de grands spectacles en direct dans ses cinémas grâce à son système de vidéotransmission par satellite. « Cela nous permet de toucher des publics ou des communautés de fans qui n’ont pas forcément l'habitude d'aller en salle », justifie Aurélien Bosc.
Ouvrir encore plus le cinéma au débat
Côté MK2, si le constat est le même, la programmation est tout autre. « On a commencé à programmer des conférences d’intellectuels français, de François Sureau à Michel Pastoureau en passant par Patrick Boucheron ou Manon Garcia, pour créer un espace de débats », explique Elisha Karmitz. Appelée MK2 Institut, cette initiative vise à accélérer la circulation des idées et donner accès aux savoir au grand public, en physique ou en digital.
Exploiter les nouveaux outils numériques
La société de production et de distribution la Vingt-cinquième heure essaye aussi de réinventer l‘expérience de la salle. « La révolution numérique permet d’aller chercher les spectateurs là où ils sont, c’est-à-dire sur les plateformes, pour les ramener au cinéma. », affirme son fondateur Pierre Emmanuel Le Goff. Avec « Cuult’ », la Vingt-cinquième heure permet aux spectateurs d’accéder depuis chez eux, d’accéder à la programmation de salles près de chez eux. « Ces cinémas virtuels offrent aux diffuseurs la possibilité d’avoir une salle en plus avec un partage de recettes équivalents à ce qu’il est en présentiel. »
Créer des expériences fortes, dans et en dehors, des salles
Pour Mathieu Robinet, fondateur du studio de distribution et de production Tandem, il faut réenchanter l’expérience du cinéma et événementialiser les sorties. « On fait en sorte que chaque film sur lequel on travaille soit une marque, que les gens se l'approprient et que l'expérience commence avant la salle et continue après. » Cela passe par la création de contenus, de rencontres ou de débats pour prolonger l’expérience et la durée de vie des films. Avec cette stratégie, l’ambition du fondateur de Tandem est d’attirer les jeunes dans les salles et de faire de chaque spectateur un ambassadeur du film. Pour aller chercher ce nouveau public, Mathieu Robinet explore de nouveaux leviers marketing, comme Tik-Tok. « Sur cette plateforme, j’ai découvert un univers parallèle, dingue et assez créatif. Et j’ai pu faire venir en salles des jeunes que je n’aurais jamais pu toucher avec les médias traditionnels. »