We Are French Touch, un évènement pour écrire le futur des industries culturelles et créatives
Le 23 novembre, à l’occasion de la deuxième édition de We Are French Touch, nous sommes partis à la découverte de celles et ceux qui dessinent le futur des industries culturelles et créatives françaises. Reportage.
Un festival pour les sens. A peine arrivé dans l’hôtel particulier de la rue du Faubourg Saint-Honoré dans le 8e arrondissement de Paris, qui accueille la deuxième édition de We Are French Touch, on est frappé par l’odeur enivrante de la fleur d’oranger. Symbole d’un savoir-faire français ancestral, cette fragrance est diffusée par la jeune marque de parfum grassoise Geodora qui expose ses produits à l’entrée du bâtiment. Selon Gérard Gatti, son fondateur, « la parfumerie est un art qui a l’accent français. ». Une vision qui, associée à son positionnement écoresponsable, explique sa présence à ce rendez-vous des industries culturelles et créative. « Notre démarche s’inscrit dans un optique de durabilité. Nos produits sont conçus en France, nos flacons en aluminiums sont reconditionnables, nous utilisons uniquement de l’alcool bio et nous sommes membre de 1% for the planet. », justifie le dirigeant.
Quelques étages plus haut, ce n’est plus l’odorat mais l’audition qui est à l’honneur avec Ircam Amplify. Confortablement installées sur des fauteuils et canapés, une dizaine de personnes coiffées d’un casque sur les oreilles et d’un bandeau sur les yeux embarquent pour un voyage sonore immersif. « Nous sommes ici pour échanger avec la communauté de la French Touch, trouver des partenaires, et démontrer les pouvoirs du son immersif », explique la responsable de la communication de cette filiale de l’Ircam.
Parmi ces partenaires, plusieurs entreprises de l’image exposent dans les salons de we are_ pour démontrer que les savoir-faire français existent aussi dans le monde virtuel.
Timescope a ainsi installé une de ses bornes de réalité virtuelle et propose au public venu en nombre de voyager à travers le temps et l’espace. « Nous valorisons le patrimoine par le digital », raconte l’exposante. Avec plus d’une cinquantaine de bornes installées en France ou en Belgique, la startup dispose d’un studio 3D en interne pour concevoir des contenus inédits afin de « donner envie de visiter autrement le territoire ».
Du monde réel au métavers
Après une visite des salons, cap sur le jardin dans lequel une tente géante a été installée pour accueillir la grande scène de l’événement. En solo ou en duo, une centaine de top speakers se succèdent pour partager leur vision de la French Touch. Parmi eux, Louis Cacciuttolo, président-directeur général de Vrroom, profite de son passage pour annoncer la date de sortie de la première plateforme de métavers dédiée au monde du spectacle. « On vous donne rendez-vous le 10 janvier 2023 pour montrer ce qu’on sait faire en France. Il y aura trois concerts dans le métavers, suivi de rencontres entre les artistes et leurs fans et d’un DJ set. », explique-t-il. Mais au-delà de transposer le spectacle vivant dans le métavers, Vrroom ambitionne de donner à chacun la possibilité de créer son univers en quelques clics. « La particularité de notre métavers est qu’il permet à chaque artiste, diffuseur ou producteur de créer son propre univers, mais surtout de monétiser son contenu. ».
Une application qui a séduit Jean-Michel Jarre également présent sur cet événement pour partager son « coup de foudre » pour le métavers. Après avoir vécu les débuts de la musique électronique et l’émergence du numérique, l’artiste s’intéresse à une nouvelle disruption : celle de l’immersion. Mais il nuance tout de même : « Le métavers, on en parle un peu à tord et à travers, on mélange NFT et cryptomonnaie, business et créativité. Et puis la foudre, ça peut être dangereux. L’aspect éthique ne doit pas être négligé, il faudra en poser les bases le plus rapidement possible. »
Un sujet longuement abordé au cours d’une table ronde intitulée « Vers un nouveau web éthique et responsable ? ». « Tout l’intérêt du Web 3, c’est qu’à aucun moment on ne donne notre identité. On interagit en se créant un wallet, un portefeuille numérique. Selon moi, ça ouvre une ère éthique et responsable on devient propriétaire des données qu’on communique et surtout de celles qu’on ne communique pas. », y affirme Lucie-Eleonore Riveron CEO de NFT Factory. Un propos nuancé par Martin Signoux, Public Policy Manager chez Meta : « Au-delà de cette vision absolutiste, quand les choses deviennent très grand public, il y a souvent un recalibrage car il y a des obligations légales à respecter. On voit bien qu’en Europe, il existe une volonté du régulateur de créer un cadre pour éviter les dérives. »
Enfin, pour clôturer cette journée faites des débats, d’échanges et de partages une large place a été faite à la musique, avec la performance de live de Xavier Polycarpe (membre des groupe Gush et de Macadam Crocodile) avant d’accueillir Axel Basquiat et Vincent Trémel du groupe The Penelopes pour faire résonner haut et fort l’hymne de la French Touch.